Il n’est plus étranger pour personne. Le colonel Latiembé Kombaté tient le bâton de commandement de l’opération Koundjoaré. Nommé en fin juillet dernier, par sa hiérarchie, Latiembé Kombaté et ses hommes doivent lutter contre la menace terroriste au nord du Togo. Retour sur cet officier qualifié de « l’homme des offensives» par ses frères d’armes.
Latiembé , littéralement traduit du moba (langue parlée à dapaong) au français « ça me fait quoi?» et Kombaté comme « le roi des initiés», toujours dans la même langue, n’est pas étranger à la région des savanes. Comme patronyme «Kombaté», c’est courant dans la région des savanes. Et Latiembé Kombaté est aussi connu dans les villages ou il passait chassant les fauteurs de troubles, il y a de cela plusieurs années.
Première promotion d’EFOFAT
Lorsqu’on parle du Colonel Latiembé Komabaté, c’est toujours le même leitmotiv: «C’est un officier discret» des forces armées togolaises ( FAT). Un pur produit de l’Ecole de formation des officiers des Forces armées togolaises ( EFOFAT). Une école créé en 1995,basée à Pya,dans la région Kara, au Nord du pays, qui forme uniquement que des officiers nationaux et internationaux.
Première promotion de cette école, Latiembé Kombaté ,sorti sous lieutenant , fait ses armes et entame sa carrière militaire au sein des forces armées togolaises. Affecté dans les bérets rouge à l’ex camp Landja, aujourd’hui camp général Améyi, communément appelé , Régiment parachutiste commando (RPC) Kara, Latiembé Kombaté s’affirme sur tous le plans . « un tireur , un coureur , un endurant et surtout un officier calme», confie un caporal , aujourd’hui admis à la retraite.
Cadre et formateur , il entame l’instruction des jeunes recrues au Centre national d’Instruction de Kara ( CNI), passant plusieurs années à la tête de plusieurs promotions de soldats.
Au RPC, il va passer plusieurs années jusqu’au grade de commandant, puis prendra le commandement du Deuxième bataillon d’intervention rapide( 2BIR). Une unité d’élite crée nouvellement et basée à Kara, à l’époque.
Connu pour sa discrétion et son silence, Latiembé Kombaté forge l’admiration des éléments de ses différentes troupes et impose respect. A cause des braquages et des vols, à la tête de son unité, il part pour les Savanes pour assurer la sécurité.
Entre 2014 et 2015, période de la création du 2BIR, Latiembé Kombaté va rester aux commandes, jusqu’en 2022, l’année de sa nomination comme chef corps du RPC. Avec la permutation des régiments de Dapaong et de Soutouboua, le 2BIR basé à Soutouboua, l’unité qu’il a dirigée, il quitte le RPC pour la commander à Dapaong. Il devient ainsi le commandant de la force basée à Koundjaoré et ses détachements.
« Homme de terrain»
Originaire dans la région, il y a passé plusieurs années comme officier d’un bataillon a démantelé les groupes des braqueurs qui essaimaient plusieurs villages de localité. Avec son unité, il patrouille à travers plusieurs villages des savanes pour faire régner l’ordre et la sécurité, dans les localités menacées par des bandits.
Un militaire de la Base Chasse de Niamtougou, qui l’a connu à l’époque ; « j’étais au village pour les congés, et là, j’ai appris qu’il a poursuivi un braqueur dans la montagne et l’abattu. Un vrai commando, il ne recule devant rien, surtout les bandits».
Déja avec l’annonce des mouvements terroristes au Sahel, le 2BIR dirigé par Lamtiembé Kombaté et les éléments du 4 RI vont parcourir les villages des savanes entre 2016 et 2017, pour assurer la sécurité des citoyens. Un officier qui l’a connu à l’époque, témoigne « un vrai chef, un soldat qui aime son métier».
En 2018, avec le déplacement du Camp de Kara sur la ville de Sokodé ( région centrale) et le redéploiement des éléments de Sokodé pour Soutouboua, Latiembé Kombaté, va toujours rester « l’élément des offensives contre les malfrats», confie un lieutenant qui l’a connu.
Retours aux sources pour la sécurité
« Il est natif de la région, il connaît le terrain, depuis la création de l’opération de Koundjaoré, il était avec ses éléments sur le terrain», explique un capitaine d’un camp de Lomé. Un ancien du 2BIR ajoute « Lui et la moitié de ses hommes étaient basés à Dapaong, ensuite c’est chez lui, donc, il n’y a pas un meilleur élément plus que lui. Il était en charge de détruire les braquages. A travers des renseignements que nous avions à l’époque faisant état des terroristes dans la foret de Kompienga, on faisait le terrain. Tout le 2BIR maîtrise le terrain. On l’aime beaucoup, on l’apprécie et les éléments le respectent beaucoup. C’est un homme d’écoute».
On raconte que lors de sa nomination comme chef corps du RPC, certains soldats ne souhaitaient pas qu’il parte; en ce sens, un élément du 2BIR nous confie « on n’était content. C’est notre gars. Cela fait longtemps que nous nous battons à coté de lui. C’est l’homme de confiance».
Au RPC, un sous officier qui l’a connu pendant plusieurs années regrette aussi son départ de camp, avant d’ajouter: « celui qui était à la tête de l’opération Koundjoaré n’était pas mal. Mais le choix porté sur le Colonel Latiembé Kombaté, nous réjouît. C’est un homme d’expérience. L’armée a fait le meilleur choix», renchérit-il.
Homme formé sur les questions de terrorisme
Formé dans l’unité spéciale , le groupement d’intervention et de lutte anti-terroriste, il a aussi d’autres formations en tant qu’officier sur cette question de terrorisme , mais aussi entouré d’hommes qu’il lui faut. Les éléments attendent de lui qu’il continue la chaîne de commandement qu’il avait mis en place au 2BIR, pour que l’offensive porte des fruits.
Combattre le terrorisme, c’est avoir le renseignement, et l’atout du nouveau chef de l’opération Koundjoaré, c’est le renforcement de la collaboration avec les civils. Cette confiance va renforcer le renseignement à travers l’écoute des civils; le ratissage et le maillage du territoire . Le Colonel Latiembé Kombaté peut s’appuyer sur la maîtrise du territoire qu’il possède, sur les personnes ressources locales, mais aussi de la maîtrise de la langue locale .
Fils des Savanes, il a lourde responsabilité de protéger intégrité territoriale , la pacification des zones sous tension terroriste et l’aide au retours des déplacés qui ont fui leurs villages abandonnant leurs maisons et récoltes.
Un officier supérieur rencontré à Kondjoaré a laissé entendre: « on est à la défensive, désormais, c’est l’offensive». Est-ce à comprendre qu’avec l’arrivée de Latiembé Kombaté, l’homme des offensives, f l’opération Koundjoaré crée le « 11 septembre 2018 pour contrer la menace terroriste et la contenir hors de ses frontières» dans le cordon septentrional, pourrait sans doute contribuer à la paix?
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